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Covid 19 : 3 questions à Laurent Roubin, CEO de la Caisse d’Epargne Hauts-de-France

1- Quel est l’impact du COVID-19 sur votre activité ?
Cette crise est d’une grande brutalité dans son déclenchement et son ampleur. Elle va le rester quelques semaines encore. Mais elle est temporaire puisqu’elle est induite par une crise sanitaire. On sait que la tempête liée au confinement aura une fin. Frappée avant nous, la Chine montre déjà des signes de redémarrage. Mais la reprise sera progressive et c’est notre rôle d’accompagner cette transition brutale pour beaucoup.
En 2008, les banques étaient à l’origine du problème ; aujourd’hui, elles en sont la solution, d’autant qu’elles apparaissent beaucoup plus solides (liquidité et fonds propres). Elles s’appuient sur un dispositif public d’ampleur de soutien aux entreprises, au travers des garanties de prêt et des reports de charges. Au-delà, la mobilisation et le signal extrêmement fort de la Banque Centrale Européenne –à l’instar de la FED américaine- conforte le dispositif. La réponse des pouvoirs publics et des banques est à la hauteur de l’enjeu. La profession met tout en oeuvre pour que tous les acteurs qui étaient debout avant la crise le soient encore après. Nous en avons la capacité, le devoir et la volonté.


2- Comment votre institution s’est-elle adaptée?
La Caisse d’Epargne Hauts de France –à l’instar de l’ensemble des acteurs bancaires de la région- s’est immédiatement mobilisée, avec un maximum d’agilité, sur deux sujets prioritaires :

  • La sécurité de nos 3.000 collaborateurs, sur la totalité de notre territoire, dans chacune de nos 340 agences et l’ensemble de nos sites « administratifs ». Solutions de télétravail largement déployées, sécurisation complète des lieux accueillant du public, régulation des flux clients, « mesures barrière »…, un dispositif complet a été immédiatement mis en oeuvre, sous le pilotage d’une cellule de crise et d’une task force dédiées à temps complet à cette mission. Au terme de quatre semaines de confinement, l’organisation est en place et les réglages ont été opérés pour l’essentiel ; nous n’avons pas à déplorer de situations critiques, même si nous enregistrons, comme tous, des cas de suspicion.
  • La continuation de nos activités, au service des familles, professionnels et entreprises. A l’heure où je vous parle, 94% de nos agences sont ouvertes ; nos chargés de clientèle et responsables d’affaires sont en lien direct et permanent avec leurs clients. Notre ancrage de proximité et la disponibilité des équipes -couplées aux solutions digitales- nous ont permis de répondre présents. Une attention toute particulière a été portée au soutien des entreprises et professionnels.

  • 3- Comment accompagnez-vous les entreprises dans ce contexte ?
    Pour nos clients Professionnels & Entreprises, le mot d’ordre est « accompagnement ». Ils ont très rapidement fait l’objet de mesures de soutien massives avec la mise en oeuvre des mesures de report d’échéances (en automatique pour 90% d’entre eux) et des prêts garantis par l’Etat. Les équipes de terrain, dans nos agences et nos centres d’affaires, sont en contact étroit et quotidien afin de leur permettre de tenir et passer la crise ; celles qui sont en activité comme celles qui sont à l’arrêt. Le dispositif que nous avons déployé (moratoires d’échéance, apport de trésorerie…) va contribuer à les maintenir dans les trois mois à venir. Nous serons à leur côté ; elles peuvent compter sur nous.
    Il est fondamental que les trésoreries des entreprises tiennent et que le crédit inter-entreprises fonctionne. L’ensemble des dispositifs de soutien à l’économie doivent leur permettre de tenir leurs engagements. Il y a aussi un message de civisme à passer : « continuez de payer vos salariés, vos fournisseurs. Nous, banques, allons vous accorder la trésorerie qui va bien dans les prochains mois ». Il y aura de la « new money » pour permettre aux entreprises de passer ce cap.